Vous le savez, je vous donne à nouveau rendez-vous pour continuer notre tour d’horizon des sept péchés capitaux.
En effet, mieux les connaître et les comprendre peut empêcher les âmes de s’y laisser aller.
Aujourd’hui, je vais vous parler de la paresse. Celle-ci était autrefois appelée « acédie », la paresse spirituelle.
Ce péché nous ramène à notre rapport à l’effort matériel ou spirituel. Elle paralyse l’âme dans son élan vers Dieu de façon insidieuse. Cet assoupissement intérieur est celui des disciples du Christ à Gethsémani.
L’acédie figure dans la première liste des péchés capitaux établie par Evagre le Pontique à la fin du IVe siècle.
A la Renaissance, l’acédie disparaît du septénaire au profit de la paresse.
La paresse est un goût excessif pour l’oisiveté et le désoeuvrement. Se laisser aller à la paresse est mauvais car alors le pécheur gâche le potentiel qui est en lui au profit de l’indolence et de la passivité.
Quels sont les symptômes de la paresse ?
Il sont assez variés : il y a tout d’abord le manque d’initiative, le refus des responsabilités et des services, mais le pécheur se laisse aussi aller à ses impulsions, refuse de persévérer dans ce qu’il fait et se disperse.
La paresse et sa cousine l’inconstance sont liées. Elles amènent à stopper les efforts entrepris dans quelque domaine que ce soit.
Le pécheur se justifie facilement en disant : « Je n’ai pas envie ». Mais en fait il est dispersé et cherche des compensations à son vide intérieur.
D’un point de vue spirituel, l’acédie ronge la charité, elle rompt la communion avec Dieu. Elle entraîne une chute de tension de l’Amour dans l’âme.
Le monde actuel incite à la paresse. Les médias, la télévision, internet, les publicités invitent trop souvent à se faire plaisir tout en ne faisant rien ou presque.
Le cardinal Ratzinger livre une analyse pénétrante de notre société (Regarder le Christ, édition Fayard, 1992). Il dit que l’homme d’aujourd’hui ne croit plus à l’immensité et à la beauté de sa vocation divine. Il « ne veut pas croire que Dieu s’occupe de lui, le connaît, l’aime, le regarde, soit à côté de lui. »
Comment y remédier ?
Il convient de ne pas faire les choses uniquement par envie. Il est conseillé de tenir un cap, de tenir bon, et de ne pas laisser les évènements décider pour soi.
Sur le plan spirituel, il est important de retrouver sa vocation d’enfant de Dieu, de vivre l’instant présent et de redécouvrir la prière. Prenez à nouveau des initiatives et décisions et prenez-les dans les temps.
Saint Ignace de Loyola donne également ce conseil pour les « temps de désolation » : « il ne faut rien remettre en question ou innover quant à ce que l’on s’était proposé et à son état de vie, mais il faut persévérer dans ce qui avait été précédemment fixé. »
Je vous laisse méditer sur ce péché et en profiter pour faire le point en votre âme et conscience.
Je vous invite à prier pour que le Seigneur guide vos pas vers la sainteté, qu’Il vous épargne du péché d’acédie qui vous éloigne de Lui.
Passez une belle et sainte journée sous le regard de la Vierge Marie et de Son Divin Fils.
Avec toutes mes amitiés chrétiennes,
Sanctuaire Notre Dame de Bon Secours