Nous vous parlions mardi de Sainte Thérèse de Lisieux et de sa dévotion à Notre Dame.
Aujourd’hui, à l’approche de Noël, nous venons vous relater un autre fait la concernant.
Pour cela, reprenons à nouveau un extrait issu de ses nombreux écrits. Une grâce de Noël qu’elle a reçu et qu’elle raconte par ses propres mots :
« J’étais vraiment insupportable par ma trop grande sensibilité (…).
Il fallut que le Bon Dieu fasse un petit miracle pour me faire grandir en un moment et ce miracle il le fit au jour inoubliable de Noël, en cette nuit lumineuse qui éclaire les délices de la Trinité Sainte (Ps. 138,12), Jésus le doux petit Enfant d’une heure, changea la nuit de mon âme en torrents de lumière… en cette nuit où Il se fit faible et souffrant pour mon amour, Il me rendit forte et courageuse, Il me revêtit de ses armes (Eph. 6,11) et depuis cette nuit bénie, je ne fus vaincue en aucun combat, mais au contraire je marchai de victoires en victoires et commençai pour ainsi dire « une course de géant !… » (Ps. 18,6)
La source de mes larmes fut tarie et ne s’ouvrit depuis que rarement et difficilement ce qui justifia cette parole qui m’avait été dite : « Tu pleures tant dans ton enfance que plus tard tu n’auras plus de larmes à verser !… »
Ce fut le 25 décembre 1886 que je reçus la grâce de sortir de l’enfance, en un mot la grâce de ma complète conversion.
Nous revenions de la messe de minuit où j’avais eu le bonheur de recevoir le Dieu fort et puissant.
En arrivant aux Buissonnets je me réjouissais d’aller prendre mes souliers dans la cheminée, cet antique usage nous avait causé tant de joie pendant notre enfance que Céline voulait continuer à me traiter comme un bébé puisque j’étais la plus petite de la famille…
Papa aimait à voir mon bonheur, à entendre mes cris de joie en tirant chaque surprise des souliers enchantés, et la gaîté de mon Roi chéri augmentait beaucoup mon bonheur, mais Jésus voulant me montrer que je devais me défaire des défauts de l’enfance m’en retira aussi les innocentes joies ; il permit que Papa, fatigué de la messe de minuit, éprouvât de l’ennui en voyant mes souliers dans la cheminée et qu’il dît ces paroles qui me percèrent le coeur : «Enfin, heureusement que c’est la dernière année!…»
Je montais alors l’escalier pour aller défaire mon chapeau, Céline connaissant ma sensibilité et voyant des larmes briller dans mes yeux eut aussi bien envie d’en verser, car elle m’aimait beaucoup et comprenait mon chagrin : « O Thérèse ! me dit-elle, ne descends pas, cela te ferait trop de peine de regarder tout de suite dans tes souliers. »
Mais Thérèse n’était plus la même, Jésus avait changé son coeur ! Refoulant mes larmes, je descendis rapidement l’escalier et comprimant les battements de mon coeur, je pris mes souliers et les posant devant Papa, je tirai joyeusement tous les objets, ayant l’air heureuse comme une reine. Papa riait, il était aussi redevenu joyeux et Céline croyait rêver !…
Heureusement c’était une douce réalité, la petite Thérèse avait retrouvé la force d’âme qu’elle avait perdue à 4 ans et demi et c’était pour toujours qu’elle devait la conserver !…
(Ms A, 44v-45r)
C’est une belle histoire qui réchauffe le cœur !
Sainte Thérèse a reçu une grâce, une miséricorde, qu’elle a transformée en acte lumineux tout au long de sa vie, pour remercier et prouver son amour à Jésus.
A l’approche de Noël, pensez à allumer un cierge dans un lieu sacré, afin d’accueillir la grâce de Dieu, de lui demander la Miséricorde et de lui prouver à votre tour votre étincelant amour avec la flamme s’élevant jusqu’à Lui.
En union de prières.
Basilique Notre Dame de Bon Secours